Une harmonie, kezako ?

Encore une histoire et un joli graphique…


Force est de constater que trouver une définition de l’orchestre d’harmonie dans un dictionnaire n’est pas chose facile.
Le genre est sous-considéré, pour ne pas dire dénigré !

Un début d’explication en forme d’histoire :

Ces sociétés musicales naissent de la musique militaire. Après la révolution française, le sentiment national est très présent. Avec le développement des orchestres, l’enseignement musical entame aussi son essor.
Le 3 Aout 1795, le Conservatoire National de Musique est créé dans le but de « former des artistes nécessaires à la solennité des fêtes républicaines ». Cette structure née de l’école de musique de la garde nationale parisienne donne gratuitement des cours de chant et essentiellement d’instrument à vent.

En 1819, la société pour l’instruction élémentaire engage Louis Boquillon dit Wilhelm pour organiser l’enseignement de la musique « aux masses laborieuses ». C’est la naissance se la méthode mutuelle. En 1833, cette méthode est alors adoptée par toutes les écoles de Paris : les enfants sont réunis pour chanter en chœur. Ces ensembles sont appelés des Orphéons.
On nomme orphéons les chorales mais aussi les fanfares et orchestres d’harmonie qui ont vu leur développement progresser grâce à l’essor de l’industrie qui réussit à produire des instruments abordables.

La province est elle aussi touchée. A partir de 1845 les orphéons qui réunissent à la fois des enfants mais aussi leurs parents reçoivent le soutiens financier de l’État.
Le développement est exponentiel : En 1867, on compte 247500 sociétaires/musiciens contre à peine 100000 en 1861. Le nombre est multiplié par 4 entre 1870 et 1900.
Détail amusant, à partir de 1870, la création et la multiplication des kiosques à musiques sont le résultat d’un décret ministériel autorisant les sociétés chorales et musicales à se produire en plein air, à condition que ses assemblées aient lieu dans des endroits « facilement cernables par les forces de police » . La liberté d’association de 1901 a été longue à venir.

L’orchestre d’harmonie est d’abord un ensemble populaire qui réunit des personnes d’age et d’horizons différents. Le répertoire militaire des débuts a laissé peu à peu une place à la musique dite savante. Autrement dit, le mélange des genres ne fait pas peur à ces ensembles.

la composition :

L’Orchestre d’Harmonie est essentiellement composé d’instruments à vent. Bien qu’on y rencontre des percussions ainsi qu’une ou des (!) contrebasses.
Idéalement la composition d’une harmonie est la suivante :

– 5 flûtes (avec piccolo),
– 4 hautbois (avec cor anglais),
– 2 bassons,
– 28 clarinettes (avec petites clarinettes, clarinette alto et clarinettes basses),
– 8 saxophones (altos, ténors et barytons),
– 6 cors,
– 12 trompettes (avec cornets et bugles),
– 6 trombones (avec trombone basse),
– 6 euphoniums,
– 3 tubas,
– 2 contrebasses à cordes
– 6 percussionnistes
Il s’agit de la composition d’un orchestre d’harmonie célèbre : la musique de l’air.

La réalité est souvent beaucoup moins rose. Dans les petites harmonies, le petit nombre de musicien oblige souvent le chef à arranger les partitions pour que toutes les voix du morceau soit jouées. De plus, ces mêmes orchestres de la région parisienne souffrent d’un déficit chronique du nombre d’instrumentistes à « gros cuivres » comme les tubas, trombones ou cors d’harmonie. Ces instruments ont une image « populaire » qui rebute souvent les parents qui préférerait voire leurs enfants jouer du piano ou du violon.

L’harmonie de Pontoise est née en 1862 en plein boom des sociétés musicales. Si vous souhaitez connaitre l’historique de notre orchestre cliquez LA.

Sources :
– « Harmonie et Fanfanres en indre-et-Loire du XIXe siècle à nos jours » Christophe MEUNNIER Edition CPE
http://oharmonie.skyrock.com/
– Wikipédia

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